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9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 18:59




LE P'TIT TRAIN
           DE
    LANLOUP

                                       



             Il était une fois dans l'Ouest

                                          Avec panache !
Il y a un peu plus d'un demi-siècle Lanloup avait sa gare et son fameux petit train qui crachait son épais panache de fumée en lançant ses sifflements stridents et distribuait à tout va ses délicates escarbilles.


Il a également fait partie de la vie locale de Lanloup, en déposant ou en prenant ses voyageurs heureux de se déplacer rapidement dans les Côtes Du Nord.


                      Voici son histoire


Le petit train des Côtes Du Nord est entré dans la légende au terme de son ultime voyage sur la dernière ligne en service, Saint Brieuc-Paimpol, le 31 décembre 1956, après 50 ans de bons et loyaux services.


Il a gagné une retraite heureuse dans un musée et de ce fait une reconnaissance bien méritée. Un demi-siècle après il est toujours d'actualité, faisant ressurgir du fond des mémoires sa silhouette, et son panache qui n'a pas étouffé les bons souvenirs de ce temps déjà lointain.

             Eh oui, même la commune de Lanloup avait sa gare !


Ce petit train a commencé sa carrière en 1905. A l'époque, le département ne comptait que 85 véhicules. Le petit train a rendu bien des services avant d'être détrôné, en 1956, par les automobiles devenues de plus en plus nombreuses.


                  Dans toutes les gares


Il n'était pas fier ce petit train, il s'arrêtait ainsi dans toutes les gares. Les 452 km de voies ferrées qui desservaient les Côtes Du Nord le faisaient traverser les campagnes, même les plus petites communes avaient une gare pour l'accueillir.

                             Encore une belle restauration


S'il n'était pas pressé, il avait tout de même du caractère et savait rappeler à l'ordre par quelques brefs coups de sifflet les voyageurs en retard.


Des viaducs (comme celui de Bréhec à deux km de Lanloup) furent édifiés rien que pour lui sous la direction de l'ingénieur Louis Auguste de La Noë. Le petit train franchissait ainsi d'impressionnantes vallées. Malheureusement, aujourd'hui bon nombre de ces ouvrages ont disparu, laissant un vide dans l'espace et dans le regard des habitués tel le viaduc qui enjambait la vallée de Bréhec.


                  Le viaduc de Bréhec, aux portes de Lanloup
Le petit train n'a pas toujours eu la vie rose. Il a également connu un déraillement le 28 août 1909. Mais dans sa vie, qui n'a jamais effectué un petit écart ? Tout le monde ne peut avoir une ligne de conduite irréprochable.

                         Un journal de l'époque relate le fait...


Dimanche soir, à 7h50, le train supplémentaire départemental (locomotive CF-CN ? numéro 18) filant sur Plouha, dans lequel se trouvaient peu de voyageurs, a déraillé à l'aiguillage du Petit Paris, distant de 1200 mètres de la grande gare.

La locomotive et le fourgon sont sortis des rails et retombés sur le côté gauche. La locomotive est particulièrement abimée. Le mécanicien Le Merle et le chauffeur Thépault, 36 ans, ont fait preuve de beaucoup de sang-froid dans la circonstance.


Seul, Thépault a été blessé à la jambe. Il se plaint également de douleurs internes. Le conducteur du train se trouvait dans le fourgon au moment de l'accident ; il a été violemment projeté à terre et s'est relevé sans aucune blessure. On attribue ce déraillement à une pierre posée dans le contre-rail de la voie ce qui aura déterminé l'écartement des rails. Le choc fut très violent, car les tendons du troisième wagon et les chaînons des wagons de queue ont été brisés.


                                   Une voie ''sans issue''

Il est vrai qu'en ce temps là, la vitesse était réglementée, en campagne à 50 km/h et en agglomération à 25 km/h. En certains endroits difficiles on ne pouvait même pas dépasser les 6 km/h, car les passages à niveaux gardés n'existaient pas. Ce qui a sûrement contribué à limiter les dégâts.


                  La mariée était en noir


Ce petit train polyvalent servait aux transports de passagers et de marchandises, voire même, pour l'occasion à des mariages. Une vieille carte postale immortalise une mariée prenant place en robe blanche, la blancheur de la robe n'était pas du tout garantie durant le trajet et la mariée avait de forte chance de se trouver en deuil à l'arrivée.


                    Retour à la case départ

Bien des anecdotes amusantes qui seraient assez mal perçues de nos jours, restent gravées dans les mémoires des chauffeurs du petit train. Une fois, le conducteur a mal interprété les gestes d'un cheminot et a fait démarrer le train, laissant en gare la moitié des voyageurs dans les wagons qui n'étaient pas tous accrochés.


                                   De bons souvenirs...

Le chef de gare de la station suivante le voyant arriver avec la moitié de son chargement lui fit rebrousser chemin pour rechercher les voyageurs qui s'impatientaient, mais pas une seule plainte ne fut déposée.


                              Et il entra dans la légende

Pour son dernier voyage, 20 000 personnes s'étaient rassemblées le long des 32 haltes entre Paimpol et Saint Brieuc pour le saluer une dernière fois et c'est avec nostalgie que les mains s'agitaient en signe d'adieu.



(source) Le petit train des Côtes Du Nord d'Alain CORNU

                                                                           

     

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